"J'ai osé mettre des mots sur ma fatigue... mais mes proches ne comprennent pas."

29 septembre 2022

On est vendredi, les yeux cernés par les nuits courtes avec un fils grognon qui fait ses dents, vous vous imaginez bien que les nuits sont moyennement régénérantes. Mais les dents ce n’est pas là le cœur du souci pour Morganne, maman d'un bébé de 20 mois. Ici, elle témoignage a cœur ouvert sur cette fatigue qui lui pèse. 

Quand fatiguée par ma charge mentale maternelle, je cherche du réconfort...


Le souci, pour moi, ce sont les proches qui ne veulent pas comprendre votre état de fatigue. Car oui vous pouvez être fatiguée mais le dire, le dire est tabou , dangereux, interdit, mal vu. Et cela même avec vos proches !

Ce n’est peut-être pas le cas de tout le monde, heureusement, mais moi, depuis que je suis maman, je sens que je n’ai pas le droit de tout dire. Et de tout révéler. Il faut garder une part de mystère dans ma vie et ne surtout pas montrer un signe de faiblesse. Le risque ? Passer pour une fainéante.

Quand vous êtes maman

 

Vous savez que vous allez moins dormir, que vous allez devoir affronter un emploi du temps qui en contient plusieurs. Oui, ça existe des emplois du temps dans des emplois du temps. Mais ce que vous ne prévoyez pas ce sont les remarques de votre famille, de vos proches. Et vous rêvez qu’ils vous soutiennent, qu'ils vous encouragent. Et parfois, vous désenchantez.

Si vous vous plaignez ils vous rappellent que :

Eux y sont passés avant vous,
Vous n’avez qu’à vous coucher plus tôt,
Vos enfants vous les avez voulu,
Vous n’avez qu’à prendre le temps de manger, vous aurez plus d’énergie,
Vous n'avez pas la bonne organisation avec votre conjoint.e,
Vous n’en avez pas terminé, petit enfant petit souci, grand enfant, grand souci,
Vous n’avez qu'à vous mettre à mi-temps au boulot,
Eux en ont eu 3 de quoi vous vous te plaignez,
Vous avez la chance d’avoir une crèche c’est déjà ça,
Vous n’avez qu’à arrêter de stresser et angoisser à chaque fois, relativiser.

 

Vous avez compris ? On s'étonne qu’après les mères n’osent plus rien dire et que la charge mentale et affective les rongent, les abîment.

Mais faut-il que les mères arrivent à bout pour qu’on arrête de les pénaliser de mettre des mots sur leur maux ?

 

Car c'est malheureusement ce qui arrive et quand on a le malheur d'avouer aller voir un psy car on est au bout du rouleau et qu’on a besoin de parler, nouvelle pomme qui tombe sur la tête : “toi t’as besoin d’un psy ?” “T’es maman, pas malade”.

Bien heureusement, il existe plein de personnes bienveillantes sur Terre. Mais il arrive que d’autres ne s’expriment pas comme il faut. Mais vous maman, rappelez-vous, vous êtes comme vous êtes, avec vos faiblesses, vos atouts, et tout le monde, oui tout le monde, a le droit de se plaindre, de râler, de pester. Car non se plaindre n’est pas un souci, non se plaindre n’est pas interdit, oui se plaindre peut faire du bien, et oui se plaindre c’est normal.