Détecter une dépression post-partum : l'entretien qui peut tout changer pour les jeunes parents

29 septembre 2022

Détecter une dépression post-partum : l'entretien qui peut tout changer pour les jeunes parents

Dépister une éventuelle dépression post-partum chez un jeune parent grâce à un entretien systématique après l’accouchement : c'est désormais possible en France depuis 2022. Il était temps : enfin !

 

crevasse sein

 

Oui la dépression post-partum est une VRAIE maladie !

 

Trop souvent minimisée, on ne met pas assez en avant le fait que la dépression post-partum doit faire l’objet d’une véritable prise en charge de la part des experts santé. Aujourd’hui, un entretien est enfin mis en place systématiquement après l’accouchement, soit dans les 5 semaines qui suivent le retour à la maison. Une sage-femme ou le médecin traitant de la famille encadrent cet entretien. Ils se chargent de diagnostiquer un éventuel souci pour mettre en place un 2e entretien si il le faut. Ce 2e entretien se met en place autour de la 12e semaine. Il oriente père et/ou mère vers un psychiatre ou un psychologue afin d’assurer un vrai suivi si des signes de maladie sont détectés.

 

La dépression post-partum, une maladie pourtant encore trop tabou

 

Qui ne devrait pas l’être ! La maternité n’est pas une expérience de vie linéaire et parfaite comme on voit parfois dans les jolis films à l’eau de rose où la femme vit sa nouvelle maternité comme une ode au bonheur. Penser que la femme après l’accouchement vit sur un nuage est totalement erroné. Elle aussi a ses instants de doutes, de crainte, de perte de vitesse, de perte de repère. Mais trop rares sont les mères à oser mettre des mots sur leurs maux.

 

La maternité est un sacré chamboulement dans la vie. Si les mères sont suivies pendant la grossesse, après l'accouchement on est un peu lâché dans la jungle : "au revoir madame”. Mais pourtant on a donné la vie et puis quoi, plus rien ? Plus personne pour nous soutenir dans cette nouvelle vie complètement chamboulée ou tout est nouveau, où il faut tout apprendre. Car en effet, on ne naît pas mère, on le devient. Et puis il savoir que c 'est un métier qui s'apprend sur le tas. Il devrait mériter bien plus de soutien. Car en effet, quand on devient parent, on peut se sentir soudain emporté dans un tsunami d’émotions et de responsabilités qui nous prennent par surprise, sans y avoir été préparé.

 

Selon un sondage OpinionWay, seulement seulement 5 % des mères affirment avoir été diagnostiquées par un spécialiste et 78 % des parents n'auraient jamais entendu parler de ces symptômes dépressifs lors de consultation médicale.

Comment déceler une dépression post-partum ?

 

Les causes sont multifactorielles et peuvent ne pas apparaître tout de suite après l'accouchement, contrairement au baby blues. Les causes peuvent être :

 

  • Biologiques,
  • Physiologiques,
  • Psychologiques,
  • Sociales.

 

Une grossesse compliquée, un accouchement traumatisant, un isolement lors du retour à domicile, l’impression de se sentir dépassé par les responsabilités et le stress de cette nouvelle vie, un allaitement compliqué, des relations conjugales tendues… sont des causes souvent évoquées dans la dépression post-partum. Ces causes entraînent des symptômes dont l’intensité peut parfois croître dangereusement si la dépression n’est pas prise en charge:

 

  • Un épuisement intense,
  • Un sommeil perturbé,
  • Une culpabilité profonde,
  • Un manque total d’estime de soi,
  • Un désintérêt pour son enfant
  • Une profonde détresse,
  • Se persuader que l’on est une mauvaise mère,
  • Avoir des pensées suicidaires,
  • Avoir envie de faire mal aux autres,
  • Se sentir incapable de s’occuper de son enfant…

 

Aujourd'hui encore, on forme bien trop peu de professionnels de santé à la réalité de cette maladie qu'est la dépression post-partum. Mais le simple fait qu’enfin un entretien soit mis en place peut aider des parents qui n’auraient peut-être jamais osé mettre des mots sur leur mal-être et se faire aider.