Quel accompagnement après une fausse couche ?

28 avril 2023

Quel accompagnement après une fausse couche ?

La fausse couche, on en parle trop peu, et pourtant ça concerne 1 femme sur 4 en France. 200 000 grossesses chaque année. Des chiffres considérables qui font également écho à des conséquences psychologiques importantes au sein des couples qui traversent cette épreuve. C'est un événement qui peut être traumatisant et entraîner une perte de confiance en soi et en son désir de maternité. Alors où en est-on aujourd'hui dans le suivi médical après une grossesse arrêtée ? Comment aider ces femmes, ces couples face à une telle épreuve ? 

 

C'est quoi une fausse couche ? 

 

C'est un arrêt spontané de la grossesse avant le 5e mois (22ème semaine de grossesse). On y associe souvent plusieurs symptômes : 

 

➡️Des saignements, plus ou moins abondants, continus ou interrompus

➡️Des douleurs vives, qui apparaissant dans le bas du dos, au niveau de l'abdomen et/ou au niveau de l'utérus

➡️Des caillots de sang, parfois accompagnés de tissus brunâtres qui correspondent à une expulsion par le corps

 

On considère qu’une fausse couche est précoce quand elle survient avant la 14ème semaine d’aménorrhée (SA). Quant à la fausse couche tardive, elle a lieu entre la 14ème et 22ème semaine d’aménorrhée.

 

Une fausse couche ne signifie pas qu'on ne peut plus tomber enceinte

 

Dans la majorité des cas, une femme subit une seule fausse couche avant que les autres grossesses ne se déroulent sans difficulté. Mais il arrive que certaines futures mamans de moins de 40 ans vivent au moins trois fausses couches spontanées. Dans ce cas, un suivi spécifique est mis en place pour en comprendre l'origine et les aider à mener à bien leur prochaine grossesse. 

 

Une souffrance trop souvent banalisée

 

"T'inquiète pas tu en feras d'autres", "T'as le temps t'es jeune", "Allez c'était qu'un premier essaie"...  Aujourd'hui, on entend encore beaucoup trop de phrases qui n'ont pas lieu d'être dans l'entourage. Et malheureusement, c'est aussi ce qui pousse les femmes à se replier sur elle-même quand leur grossesse s'arrête.

 

Le chemin vers la maternité peut être compliqué

 

Et c'est en cela qu'il est indispensable de s'entourer des bonnes personnes. Des personnes capables de vous écouter sans jugement. Elles ne sont pas forcément de la famille. Et c'est même mieux pour se sentir libre de parler. Ca peut être votre sage-femme, un psychologue... Un professionnel de santé pourra en effet vous venir en aide et prêter une oreille attentive à votre parole. Vous avez en effet souvent besoin de dire ce que vous avez sur le cœur pour avancer. Ne vous sentez pas pas coupable de quoique ce soit, et surtout ne perdez pas espoir. Oui la fausse couche peut arriver, mais oui : vous pouvez à nouveau tomber enceinte. Par contre, il ne faut ne pas hésiter à se faire suivre par un psychologue lors de la grossesse suivante afin de vous sentir épauler, et palier à une fragilité psychologique qui peut survenir. Les femmes qui ont vécu une fausse couche craignent souvent que cela ne se reproduise et peuvent mal vivre la grossesse suivante. Il est important d'être soutenue et surtout de bien faire remonter cette information aux professionnels de santé qui suivent votre maternité. 

 

Quel suivi en France ?

 

L'interruption spontanée de grossesse est un événement injustement banalisé. Aujourd'hui, heureusement on avance. En mars dernier, les une proposition de loi a d'ailleurs été soumise à l'Assemblée Nationale pour mieux prendre en charge les femmes après une fausse couche. Cette loi a été votée à l'unanimité par les députés. Elle permet de mettre en place un accompagnement psychologique et un arrêt maladie sans jour de carence, contrairement à un arrêt maladie classique. Cette levée de carence doit intervenir dès que possible, au plus tard le 1er janvier 2024. Ce texte doit désormais être examiné au Sénat.