Je déteste être enceinte : c'est normal ?

30 mars 2023

Je déteste être enceinte : c'est normal ?

Pour ces mères qui témoignent ici, ces  neuf mois ont été les plus longs de leur vie. Et pourtant, cette grossesse elles l’attendaient avec impatience, pour devenir mère avant tout. Car être enceinte, elles ont détesté ça.... Comme vous ? Entre le désir de grossesse et le désir de devenir mère, il y a en effet parfois un vrai cap...

 

La grossesse, une période de chamboulements intenses

 

“J’ai toujours voulu des enfants, mais la grossesse ne m’a jamais attiré. Voir son corps changer, grossir, être malade, l’accouchement…. Tout ça me rebutait. Je n’en ai pas moins aimé mes enfants : j’en ai 3 ! Mais j’ai vraiment, vraiment détesté être enceinte et j’ai énormément pris sur moi !”

-Laura-

 

Enceinte on vit des périodes de changements physiques, hormonaux. On vit un vrai bouleversement psychique. Ces neuf mois ne sont pas rien dans la vie d’une femme. On a le droit de ne pas aimer cet état. Pour certaines femmes, la grossesse est une étape qui entraîne une perte de repère. On n’est plus une petite fille insouciante… On vit quelque chose de nouveau, qui peut être perturbant. On devient mère et c’est un gros revirement identitaire qui provoque une grosse dose d'hypersensibilité. 

 

Distinguer le désir de grossesse du désir d’être mère

 

“Tombée enceinte, ça a été l’enfer total. Je suis passée par une PMA, des fausses couches. Alors quand je suis tombée enceinte de mon fils : je n’avais qu’une envie : qu’il naisse et que je n’entende plus jamais parler de grossesse”. 

-Tania-


 

Le désir de grossesse et celui de devenir mère sont deux choses distinctes. Le vécu lié à la grossesse est quelque chose qui varie d’une femme à une autre. Il varie en fonction du rapport qu’on a avec son corps mais aussi en fonction de ce qui nous a été transmis par des proches… On a pu être entouré de femmes pour qui ça c‘est mal passé, pour qui la grossesse et l’accouchement ont été compliqués… Tout ça peut entraîner un certain formatage.

 

Faut-il se faire aider ?

 

“J’ai détesté mes neuf mois de grossesse. Neuf mois à être malade comme pas permis, de nausées, de malaises, de pleurs, de menace d’accouchement prématuré….  Je n’avais qu’une envie : mettre au monde mon bébé et retrouver mon corps à moi. J’ai accouché d’ailleurs d’un bébé préma à 7 mois. Je m’en suis voulu car j'étais persuadée que c’était à cause de moi. Quand je suis tombée enceinte de mon deuxième enfant, j’ai eu énormément d’appréhension et j’en ai fait une dépression post-natale. Je pensais que ça n’arrivait qu’après l’accouchement. J’ai été suivie psychologiquement pour tenir le coup. Même voir mon bébé aux échos ne calmait pas de mes angoisses. Aujourd’hui je suis fière de mes enfants, mais heureusement mes grossesses sont derrière moi”. 

-Maylis-

 

Avant toute chose, il faut surtout déculpabiliser ! Vous avez le droit d’attendre impatiemment bébé, vous avez le droit de ne pas aimer être enceinte. Ca ne fera jamais de vous une mauvaise mère ! Retirez-vous cela de la tête ! La grossesse c’est un état passager. Un état auquel on n'est pas toujours préparé comme on le voudrait. Il ne faut pas hésiter à demander de l’aide à des professionnels de santé pour vous accompagner jusqu'à l'accouchement et après. Il faut en parler avec votre sage-femme. Un psychologue, un sophrologue... peuvent vous être conseillé pour vous aider et vous aider à lâcher prise, notamment à travers la parole. Ne cachez pas votre souffrance car la parole peut libérer beaucoup de choses. Cela fait toujours un bien fou de parler... Et ça, d'autant plus à des personnes qu'on ne connait pas, car on ne se sent pas jugé.