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De rage, votre enfant vient d’exploser le flacon de Doliprane sur le carrelage du salon. Le sang vous monte à la tête et vous n’avez qu’une envie, lui balancer l’intemporel : “Va réfléchir à ta bêtise dans ta chambre, tu en sortiras quand tu seras calmé !”. Vous savez, cette méthode qu’on voit passer à tout-va à la TV, avec tous ces coach en parentalité oh-so-efficaces… Vraiment ? Dans quelle mesure un “deux ans” est-il assez mature pour "réfléchir" à une scène passée pour en tirer une analyse et des axes d'auto-amélioration ? - D’ailleurs vous, en tant que parent, vous y arriveriez ? Voilà bien la preuve que non, ça ne marche pas.
Sur le papier, l’isolement serait un moyen “bienveillant” pour l’enfant de prendre du recul par rapport aux conséquences de ses actes. A l’inverse de la fessée et autres “violences éducatives ordinaires”. Mettre au coin, ce ne serait donc pas une punition mais un moyen de lui faire prendre conscience, par la suppression de tout renforcement positif, du comportement “inadapté” (ou disons, un comportement que nous, adultes, avons jugé inadapté).
Vous avez déjà essayé d’envoyer un enfant dans sa chambre suite à un “mauvais comportement” ? Vous le voyez venir : des cris, des hurlements, des lancers de jouets… L’isolement, le vrai, impliquerait de laisser l’enfant en introspection face à des émotions ultra intenses qu’il ne maîtrise pas. Seul face à son désarroi, l’enfant va apprendre par lui-même non pas les conséquences de sa "bêtise", mais que ses parents ne sauront pas répondre à son état de détresse émotionnelle. Privé de tout renforcement positif, il se trouve seul face à sa souffrance. Alors oui, il va effectivement (peut-être !) réussir à se calmer, en apparence : il va adopter un comportement calme pour pouvoir rétablir le contact avec ses parents, mais sans toutefois ressentir réellement ce calme en lui-même.
Morale de l’histoire : en cas de crise, un enfant aurait surtout besoin de la proximité réconfortante de ses parents pour s’apaiser. Au contraire, l’isolement pourrait alors provoquer une peur de l’abandon qui pourrait nuire à la relation de confiance envers le parent.
Comme l’explique Catherine Guéguen dans son livre "Vivre heureux avec son enfant", avant l'âge de 5 ans, un enfant ne peut tout simplement pas réfléchir à ce qu’il vient de faire. Sa maturité cérébrale n’est pas suffisante pour lui permettre de prendre du recul sur ses actes. Et encore moins de modifier son comportement lorsqu’une situation identique se présentera. Car quand un enfant est sous le coup d’une émotion aussi intense que la colère, la partie de son cerveau qui est capable de raisonner (cortex préfrontal) est déconnectée. L’émotion domine totalement l’enfant. Et l’isoler risque d’empirer cette colère, et de décupler le cercle vicieux.
- Le dialogue avec l’enfant. Lui expliquer pourquoi le comportement n’est pas adapté aux règles de la famille, voire à sa sécurité. Utilisez des mots adaptés à sa compréhension d’enfant, mais sincères. Le but est de rétablir un contact et un lien de renforcement positif pour apaiser l’enfant et résoudre plus rapidement la crise.
- L’empathie : “Je comprends que tu sois en colère, mais il y a d’autres moyens de l’exprimer. Tu veux une feuille et un feutre pour dessiner ta colère ?"
- Le bocal de sérénité
- Le livre des émotions