La méthode EPI-NO permet-elle d’éviter déchirure / épisiotomie ?

29 septembre 2022

Pour l’accouchement, nous explorons en général les méthodes traditionnelles de préparation de notre corps. Massage du périnée, divers exercices de respiration, etc. Tout ceci en vue d’éviter tant que faire se peut une épisiotomie, ou pire, une déchirure lors de la naissance. Depuis une vingtaine d’années, une technique est apparue dans le paysage de la périnatalité, méthode qui vise à préparer le vagin des femmes au passage du bébé et ainsi minimiser le risque d’épisiotomie ou de déchirure du périnée : la méthode EPI-NO.

Qu’est-ce que la méthode EPI-NO ?

La méthode EPI-NO est inspiré d’une technique observée en Ouganda. Les femmes se prépareraient à l’accouchement en introduisant dans leur vagin des calebasses allant de la plus petite taille vers une taille plus grande au fur et à mesure de la grossesse.

L’idée, mise au point par le docteur Horkel, un gynécologue allemand, est d’introduire un petit ballon dégonflé dans le vagin et de le gonfler un peu plus chaque jour, puis de l’expulser. Ce dispositif peut également être utilisé lors de la rééducation du périnée après l’accouchement. Le ballon EPI-NO est un dispositif médical agréé, remboursé partiellement par la sécurité sociale. Il est encore peu connu en France et est assez controversé.

Y a-t-il des bénéfices prouvés avec cette méthode ?

L’intérêt de la méthode EPI-NO est de préparer le vagin, de travailler son élasticité pour éviter les dommages lors du passage du bébé et réduire le nombre d’épisiotomies. Les fabricants du ballonnet mettent également en avant la préparation psychologique des mères, qui gagneraient en confiance quant aux capacités de leur corps à “faire passer” le bébé par la voie vaginale.

Aucune étude n’a pour le moment été menée en France sur l’efficacité de la méthode EPI-NO. Il est avéré que ce dispositif ne comporte aucun risque pour le bébé, mais par ailleurs, le conseil national des gynécologues et obstétriciens de France ne constate pas de baisse du taux d’épisiotomie grâce à son utilisation et en déconseille l’acquisition. Le conseil préfère proposer aux futures mères des techniques plus traditionnelles comme le massage du périnée qui a fait ses preuves. Il insiste sur les capacités du corps des femmes à donner naissance sans l’utilisation d’un dispositif externe pour s’y préparer.

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