Peut-on manquer de lait maternel ?

30 mai 2023

Peut-on manquer de lait maternel ?

"Est-ce que j'ai assez de lait ?", "Mon bébé boit-il suffisamment ?", " Mon lait est-il assez nourrissant ? "... Quelle jeune maman qui allaite ne s'est jamais posé ces questions existentielles ? C'est vrai que lorsqu'on allaite, on passe souvent par des phases de découragement... Surtout quand on a peur de manquer de lait maternel et de ne pas réussir à nourrir son bébé (avec souvent l'avis de la Grand Tante en prime...). Grâce à Carole Hervé, consultante en lactation IBCLC, nous allons vous aider à faire le point sur le sujet.

 

montée de lait

 

Comment le lait maternel est-il fabriqué ?

 

La production du lait est avant tout affaire d’hormones ! Mais la quantité de lait produite va dépendre de deux facteurs :

 

➡️L'efficacité des succions du bébé mis au sein

➡️La fréquence des tétées

 

Lorsqu’il tète, le bébé va provoquer la libération de deux hormones chez la maman :

 

➡️ L’ocytocine (la fameuse hormone du bonheur !)

➡️ La prolactine, l’hormone de production du lait

 

La production de lait est donc liée aux tétées de bébé : plus il va téter, plus l’organisme de la maman va en produire !

 

Au tout début, la maman va produire une grande quantité de lait (d'où la fameuse "montée de lait" à la maternité). Au fur et à mesure que le bébé grandit, le corps de la maman va produire exactement le volume de lait répondant à ses besoins. Zéro gaspillage !

 

Peut-on manquer de lait maternel ?

 

En théorie, oui. Mais selon la Leche League, dans les pays industrialisés " l'insuffisance de la lactation due à des causes purement physiologiques ne représente au maximum que de 1 à 5 % des cas ".

Le "manque de lait" (qu'il soit réel ou pas), est pourtant l’un des premiers motifs d’arrêt de l’allaitement ! En réalité, comme nous l'explique Carole Hervé, conseillère en lactation IBCLC, lorsqu'on manque de lait, c'est souvent parce que :

 

➡️ Le bébé a un petit souci de succion ou est mal positionné au sein

➡️ La maman est fatiguée

➡️ Le bébé reçoit des biberons de complément (car moins un bébé tète, moins la maman fabrique de lait... et ainsi de suite !)

 

Que faire quand on a l'impression de manquer de lait ?

 

La règle d'or : se reposer !

 

Même si ce conseil peut sembler surréaliste quand on est jeune parents, il faut savoir que la fatigue et le stress perturbent la lactation. Il est donc important de veiller à se détendre le plus possible, particulièrement pendant les tétées.

 

Le conseil ?

 

Gardez votre bébé en peau à peau est idéal pour stimuler la lactation : lors des câlins avec votre bébé, vous produisez de l'ocytocine qui vous aide à vous relaxer et à vous reposer.

 

Est-ce que certains aliments dits "galactogènes" peuvent aider ?

 

La première chose à faire quand on allaite, c'est de bien s'hydrater. Le corps d'une maman a besoin d'eau pour produire du lait. Donc n'hésitez pas à vous équiper d'une bouteille d'eau ou de tisane d'allaitement qui vous suivent tout au long de la journée ! Vous pouvez également favoriser une alimentation riche en fruits et légumes frais, qui contiennent beaucoup d'eau. Certains aliments sont réputés galactogènes, notamment :

 

🧡 L'anis vert, l'anis étoilé et le fenouil
🧡 Les noix de cajou et les amandes
🧡 Les cumin et le fenugrec
🧡 Les dattes
🧡 Le malt

 

Que faut-il éviter pendant l'allaitement ? 

 

Même en cas de difficulté passagère, mieux vaut éviter de donner à bébé un biberon de complément. Cela est particulièrement valable lors des premières semaines, quand l'allaitement se met en place..

 

Il faudrait également éviter l'utilisation de "bouts de seins en silicone" si vous avez des crevasses, qui peuvent affecter l'efficacité de la succion et des tétées. Et comme on l'a dit, moins l'enfant tête efficacement, moins la maman produit de lait.

 

L'allaitement à la demande devrait être la règle, voire l'allaitement aux signes d'éveil : l'idéal étant de donner le sein dès que bébé montre les premiers signes de faim et de ne pas attendre qu'il s'impatiente.

 

Merci à Carole Hervé, consultante en lactation IBCLC pour sa participation à cet article